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Les Baldrs draumar

(Les Rêves de Baldr)

 

Les Baldrs Draumar n'apparaissent que dans le Codex d'Arnamagnæan où il suit un fragment du poème d'Harbarth.

On le trouve également sous le nom du Lai de Vegtam ou Vegtamskvitha sous formes épistolaires. Ce poème est éminemment dramatique car elle évoque la mort de Baldr révélée ici par une Volvä, sans doute la même que celle de la Völuspà.

Dans le texte celle-ci est rappelée des morts par Odin pour lui mander la signification des rêves étranges de Baldr. Cette histoire alors narrée est une des légendes communément comprise à l'époque de sa création.

 

La poésie contient apparemment bien 14 strophes car elle est restée bien préservée.

Certaines strophes d'ailleurs sont reprises dans la Völuspà ce qui a soulevé l'hypothèse d'un rédacteur commun. Il en est de même avec le Thrymskvitha comme le montre le style commun dans la première strophe de ce texte.

Enfin, il est admis que la forme définitive du poème date de la première moitié du Xe siècle.

 

 

La Saga

 

1*

Un jour, les Dieux se rencontrèrent ensemble,

Et les Déesses vinrent également, pour un Thing ;

Et le plus légendaire de tous désira trouver la vérité

Sur la cause de la venue des sinistres rêves de Baldr…

 

Une décision fut alors communément prise afin de trouver la personne capable d'une telle révélation…

 

2*

Alors Odin se leva, le vieil ensorceleur,

Et sa selle il harnacha sur le dos de Sleipnir ;

De là il chevaucha jusqu'aux profondeurs de Niflheim,

Et, venant de Helheim, rencontra le chien de l'enfer !

 

3*

Ensanglanté il était sur tout son poitrail,

Et sur le Père du Seidr, il hurla de loin ;

Odin poursuivit sa chevauchée au-delà, la Terre résonnant

Jusqu'à ce qu'il atteigne la Halle si vaste de Hel.

 

4

Alors Odin chevaucha jusqu'à la porte orientale,

Et, là-bas, il sut bien où trouver la tombe de la Sage-Femme ;

Le Seidr il psalmodia alors, invoquant de puissants sortilèges,

Jusqu'à ce qu'elle fût envoûtée et qu'elle s'arrache du sol pour parler d'outre-mort !

 

5 (La Völva d’une voix d’outre-tombe)

Quel est l’homme, m’étant inconnue,

Qui m’a fait reprendre le chemin de la peine ?

J’ai été ensevelie par la neige, et battue par la pluie,

Et trempée par la rosée alors morte depuis longtemps.

 

6 (Odin à son tour)*

Vegtam est mon nom, je suis le fils de Valtam ;

Parlez de ce que j’ignore de l’enfer, moi qui sais tout des havres célestes :

Pour qui les bancs sont dressés d’anneaux brillants

Et les estrades bien joyeusement ornées d’or ?

 

7 (La Völva l’air absente)*

Ici, en l’honneur de Baldr, est brassée l’hydromel,

Le breuvage doré, un bouclier brandi au-dessus de lui ;

Mais l’espoir des Puissants Dieux s’en est allé.

Peu je suis disposée à en dire plus, me retirant dés lors maintenant !

 

8 (Odin plus envoûtant)

Sage-Femme n’en faites point ! Je cherche les réponses

A toutes mes demandes que, volontiers, je vous poserais :

Qui aura donc provoqué le fléau de la perte de Baldr

Et volé ainsi la vie du fils d’Odin ?

 

9 (La Völva les yeux révulsés)*

L’aveugle Hoth, par une légendaire branche alors lancée,

Provoqua le fléau de la perte de Baldr,

Volant ainsi la vie du fils d’Odin ;

Peu je suis disposée à en dire plus, me retirant dés lors maintenant !

 

10 (Odin toujours)

Sage-Femme n’en faites point ! Je cherche les réponses

A toutes mes demandes que, volontiers, je vous poserais :

Qui vengera victorieusement ces viles basses œuvres

Ou portera aux flammes le meurtrier de Baldr ?

 

11 (La Völva prophétique)*

Rindur portera Vali dans Vestrsalir,

Et une nuit plus tard combattra alors le fils d’Odin !

Ses mains il ne lavera plus, ses cheveux il ne coupera plus,

Jusqu’à ce qu’il porte aux flammes le meurtrier de Baldr ;

Peu je suis disposée à en dire plus, me retirant dés lors maintenant !

 

12 (Odin n’en a pas fini)*

Sage-Femme n’en faites point ! Je cherche les réponses

A toutes mes demandes que, volontiers, je vous poserais :

Quelles seront les Vierges qui pleureront alors,

Soulevant jusqu’aux cieux même les voiles des vagues ?

 

13*

(La Völva clairvoyante)

Vegtam vous n’êtes point comme autrefois je l’ai pensé,

Odin vous êtes, le vieil ensorceleur !

 

(Odin pas moins perspicace)

Pas plus une Sage-Femme vous n’êtes, n’ayant point de sagacité,

Et de trois Géants vous êtes la mère !

 

14 (La créature dans un lugubre et dernier râle menaçant)*

Chevauchez jusqu’à votre Halle Odin, et soyez à jamais fier :

Plus aucun homme ne pourra me chercher ici bas

Jusqu’à  ce que Loki n’erre par ici, délivré de ses liens,

Et que les destructeurs de l’ultime combat ne viennent à leur tour…

 

Annexes*

 

1* : Baldr : Le plus noble et le plus merveilleux des Dieux, fils d’Odin et de Frigg qui renaîtra après le Ragnarök

 

2* : Sleipnir est le cheval à huit pattes d’Odin, fils de Loki et de l’étalon Svathilfari –

Niflheim : Le monde du brouillard où Hel à sa demeure –  Le chien de l’enfer est Garm.

 

3* : Hel est la déesses de la Mort (CF Dictionnaire)

 

6* : Vegtam (le Vagabond) – Valtam (le Combattant).

 

7* : Peut-être la strophe a t’elle été rendue incomplète.

 

9* : Hoth est le Dieu aveugle ayant tué sans le vouloir Baldr en projetant une branche de gui acérée alors guidée par Loki !

 

11* : Rindur (Ecorce) est la mère de Vali et Odin, n’ayant que de destinée d’être né pour tuer l’assassin de Baldr – Vestrsalir (la Halle de l’Est).

 

12* : Il est possible que la strophe ait perdu son sens –

Les deux dernières lignes évoquent les Vagues-Filles d’Aegir qui pleureront la mort de Baldr en déchaînant leurs puissances contre les navires qu’elles projèteront de leurs flots !

 

13* : La strophe était double mais à l’origine elle ne devait en faire qu’une.

 

14* : Cette strophe évoque le Ragnarök et le fait que la Völva ne prophétisera plus jusqu’au retour du seul Loki.