On peut faire remonter l'origine des Runes à celles
mêmes des premières écritures des Hommes.
En effet, les premiers "Signes" symboliques furent
creusés dans la roche même des cavernes, refuges des Hommes d'alors.
Ces pictogrammes représentaient les forces de la nature, les scènes
de chasse, en fait l'interaction entre les peuples et la Nature. Plus tard, ces mêmes "signes" furent gravés sur les
armes, les objets, les bijoux, les talismans, etc...
Cet âge primal fut l'athanor d'une période
pré-runique découlant sur la représentation dans la pierre de
glyphes sacrés. On date ces dernières du II millénaire avant JC
(-1500ans) pour celles retrouvées dans les cavernes de Scandinavie.
On appelle ces premiers signes nordiques les "Hällristningar" que
l'on peut traduire par "Gravures sur roche".
Mais il faut faire un saut de plusieurs siècles, en
fait jusqu'au III siècle avant JC et les parcourir jusqu'au III
après JC pour vraiment parler du Futhark, le langage propre à
"l'alphabet" des Runes. Les Runes sont effectivement un alphabet, bien que
particulier, dit de Futhark et basé sur cette syntaxe : F(feoh) –
U(Ur) – Th(Thorn) – A(Os ou As) – R(Rad) – K(Ken) comme le nôtre est
basé sur le A d'alpha et le B de bêta.
Il faut tout de même revenir à cette idée d'alphabet,
idée controversée d'ailleurs quant à l'articulation des signes et
formes de cet écriture. La théorie la plus usuelle est d'associer les Runes à
un dérivé de l'alphabet Etrusque employé dans l'ancienne et
désormais Italie du Nord par les tribus des Alpes et les bohémiens.
Elles seraient donc une branche différente du Latin mais puisant à
la même source. D'ailleurs la similitude de l'écriture runique avec
celle latine et romaine est flagrante que ce soit dans sa
symbolique, ses traits et sa manière de l'inscrire.
Cette hypothèse attesterait donc de l'existence
écrite du Futhark aux environs du II éme siècle avant JC, hypothèse
reprise par l'Unesco au sujet des Runes.
La seconde théorie date le Futhark au II ou III éme
siècle après JC et le fait apparaître dans l'actuelle Autriche prés
du Danube alors reprit par les peuples Germaniques puis importé en
Scandinavie... .
On peut se permettre d'avancer que les origines des
Runes sont sans doute un mélange de ses deux théories. Mais il reste
encore une énigme qui sera difficile à révéler, aucun support
vraiment durable n'ayant pu attester de ses réelles origines.
Toutefois, d'influence Gréco-romaine, Latine ou
Etrusque, un fait est certain, le Futhark fut une réalité pour les
peuples de souches Germanique et Indo-Européenne. Enfin, plus qu'un
langage, il symbolisait la vie d'alors ainsi que les forces
élémentaires de la Nature… et à ce titre les Runes le
composant ont une dimension sacré, philosophique et spirituelle.
D'ailleurs le mot même de Rune n'a lui plus de
mystère quant à sa signification dont voici quelques exemples
incontestables :
"Les
différentes traductions du mot Rune"
Vieil Allemand
Vieil Anglais
Finnois
Vieux Gallois
Vieux Germain
Vieil Irlandais
Lituanien
Vieux Nordique
Vieux Saxon
Islandais
|
Runa ou Rûnen
Runian
Runo
Rhin
Raunen
Rûn
Runat
Run
Reonian
Ryna ou Rûnar(pl)
|
se traduisant par chuchoter.
se traduisant par parler-bas.
désignant des paroles sacrées.
se traduisant par mystère ou secret.
se traduisant par murmure.
se traduisant par mystère.
signifiant parler.
se traduisant par mystère ou secret.
se traduisant par murmurer.
se traduisant par secrets.
|
|
Dans ce petit tableau (et on
aurait pu ajouter d'autres langues) on voit bien la signification
originelle des Runes.
Leur nature secrète et mystérieuse transparaît dans
cette idée de murmure, de chuchotements, de mots susurrés à voix
basses de crainte de mal les prononcer. Ceci renforce le caractère
sacré des Runes et leur haut pouvoir magique et spirituelle. Elles
sont à la base du Seidr, l'ancien langage secret et divinatoire des
Glyphes Elémentaires.
|